top of page

LISIBILITÉ

Bien que la perméabilité et la variété soient des critères primordiaux pour le bon fonctionnement d’une ville, les gens sont en mesure de tirer avantage de ces qualités urbaines uniquement s’ils peuvent comprendre rapidement et facilement le tissu urbain qui les entoure. Selon Bentley, la lisibilité est une qualité qui rend une place saisissable par les individus. Il y a deux niveaux de lisibilité qui se traduisent dans la ville. Tout d’abord, la lisibilité de l’espace public au niveau formel puis, la lisibilité des activités s’y déroulant. La lisibilité permet à l’utilisateur la création d’une image claire et personnelle de son environnement et dépend principalement de la relation entre les éléments issus des nouvelles interventions et les éléments déjà présents dans la ville. Il est à noter que « l’imagibilité » du lieu est lié avec le concept d’intelligibilité de l’auteur Kevin Lynch. Ce sont des éléments tels que les nœuds, les voies, les limites, les secteurs et les repères qui font d'un lieu un endroit saisissable, c'est-à-dire compris par ses usagers. 

Source : Base de carte @ SOM | Analyse @ Équipe

"The historic legacy of Baietan's villages,

industrial sites, and infrastructure will be preserved

and integrated into futur developments"

- SOM

Le tissu urbain existant conservé

Un projet pouvant accueillir plus de 740 000 nouveaux habitants dans un milieu dont les connexions entre les différents espaces ouverts et communs sont déficientes requiert alors un réaménagement majeur. Pour se faire, SOM propose un plan directeur avec une structure efficace qui s’inscrit dans le respect de la ville existante en intégrant des parties du tissu urbain déjà en place ainsi que des bâtiments résidentiels, commerciaux et industriels. Selon SOM, le bâti historique conservé sera réhabilité dans l’objectif de répondre aux besoins contemporains.  En plus d’inclure les valeurs de la ville existante comme un point de référence en terme de connaissances et de culture humaine, ce geste collabore à la formation d’une image forte pour les citoyens en plus de créer des repères physiques notables. En considérant les voies comme une caractéristique majeure pour une lisibilité efficace, l’intégration des voies existantes dans la proposition du nouveau tissu engendrera probablement une meilleure orientation spatiale chez l’utilisateur qui retrouvera des points de repères de l'ancien quartier de Liwan.

 

Toutefois, selon nous, l'amalgame du nouveau tissu urbain proposé par SOM avec l'existant forme une limite, voire même une barrière. Nous nous questionnons donc sur la pertinence de la conservation du tissu existant et son intégration dans le nouveau plan d'aménagement de Baietan. En effet, les quartiers existants sont pour le moindre disparates dans la nouvelle proposition. De plus, au niveau de l'interface, la densification du nouveau maillage urbain se distinguera nettement par rapport au tissu ancien. Quelles sont les mesures mises en place par SOM pour favoriser l'intégration physique ?

 

Lisibilité physique 

Source : Council on Tall Building and Urban Habitat

Un point de repère est un élément dans la ville qui est facilement visible et reconnaissable. Dans le projet de Baietan, on dénote 4 principaux points de repère : les nombreux ponts, les cours d’eau sillonnant le quartier, les divers espaces publics ainsi que les bâtiments en hauteur. 

Bâtis industriels existants intégrés

Interaction physique avec l'existant

Légende :

Gris = existant

Blanc = nouveau

 

Tissus existants

intégrés

Source : Base de carte @ SOM | Analyse @ Équipe

Dans le cadre d’une étude sur la vision chinoise des villes du 21e siècle, des membres de la firme SOM ont réalisé une étude concernant la relation des bâtiments imposants ou distinctifs. Quatre typologies de bâtiments sont ressorties en tenant compte du nombre d’icônes créés, des compositions architecturales, des agencements et des couleurs. Ce concept développé par SOM a été appliqué dans le cas de Baietan. On le remarque très bien en élévation comme en perspective. La coupe schématique ci-bas illustre cette gradation des différentes typologies.

 

 

Le nouveau quartier Baietan compte environ 1200 hectares de parcs et d’espaces publics afin de susciter une diversité d’espaces appropriables dans un milieu dense. En plus de répondre aux besoins sociaux, l'aménagement de zones récréatives de qualité comme un musée d’eau, un musée de thé, une promenade sur le waterfront et des promenades le long des cours d’eau permet la préservation des écosystèmes et la gestion des eaux. Dans le cas de Baietan, la montée du niveau de l'eau et les principes d'aménagement mis en place pour se préparer à ces risques d'inondations sont en réponse d'une part aux enjeux climatiques et d'une autre part de la considération de la qualité de lisibilité. Afin de pallier au problème des fréquentes inondations, SOM prévoit la construction de drains souterrains et l’aménagement d’une zone riveraine en bordure de la rivière afin de protéger l'écosystème. Leurs intentions à l'égard des enjeux écologiques et climatiques sont claires : les concepteurs désirent introduire une diversité de milieux facilement adaptables par les usagers en plus d'être dynamiques par rapport au site existant. C'est pourquoi au niveau du paysage, l'aménagement d'un waterfront permet de répondre à la demande des usagers en terme d'espaces multifonctionnels et de leur redonner un accès à l'eau. Quant au musée de thé, il est aménagé dans les anciens bâtiments industriels le long du Pearl River et démontre la richesse de la région dans leur tradition de production de thé et d’échange commercial. Le musée d’eau est quant à lui localisé le long du waterfront. Il explore la poésie, la beauté et l’importance de l’eau dans le secteur de Guangzhou et les régions avoisinantes. 

L’intégration d’un réseau piéton à travers le réseau viaire accentue la lisibilité. Ces parcours donnent aussi le sens d’orientation et permettent une bonne lecture du lieu par le rapport juste des espaces entre les transports automobiles, les réseaux de piéton et les cours d’eau. Les cours d’eau, éléments linéaires, servent de références latérales plutôt que d’axes de coordonnées. Il est facile de différencier les deux côtés de la limite. Cette qualité est amplifiée par le contraste judicieux des matériaux au sol et par les lignes de plantations longeant l’eau.

 

    

Ce concept permet une lisibilité à plus large échelle. Il est possible de reconnaître le quartier central de Baietan à partir des quartiers limitrophes et des villes voisines par sa plus haute tour, la Baietan Diamond Tower. Ce point de repère évident est observable autant de l’intérieur que de l’extérieur du quartier Baietan.

Nouveau pont

Pont existant

Les nombreux rivages servent, quant à eux, à maintenir ensemble les zones (Lynch 1999). Par moment, le waterfront semble être interrompu par exemple, par le quartier historique le long de la berge. Toutefois, si ce bâti est intégré de manière à pouvoir y pénétrer visuellement ou par le mouvement, cette barrière deviendra plutôt « une couture, une ligne d’échange le long de laquelle deux zones sont cousues ensemble ». (Lynch, 1999)

 

Dans le même ordre d’idées, les gratte-ciels le long du Baietan Central Park sont eux aussi des limites visuelles lorsque l’observateur circule au travers du parc; ils séparent l’espace vaste de l’espace dense.  

bottom of page