Selon Bentley, la notion de robustesse représente la multiplicité d'usages et de fonctions d'un espace donné permettant ainsi aux usagers de s'approprier leur environnement. À l'inverse, un lieu qui n'offre pas différents choix d'usages aux individus en limitant l'espace qu'à une seule fonction ne répond pas au critère de robustesse. Certains enjeux rendent ce dernier difficile à respecter à l'intérieur d'un bâtiment comme à l'extérieur dans l'espace public. Par exemple, dans l'environnement privé, on constate une spécialisation de l'espace qui favorise ainsi la pratique d'une seule activité à défaut d'offrir le choix à l'usager. À l'extérieur, les espaces publics ont aussi tendance à limiter l'utilisation du lieu à une seule fonction ou à définir un usage unique pour chaque espace. Ainsi, l'environnement ne porte pas la qualité de robustesse. Toutefois, cette dernière peut être travaillée à diverses échelles, c'est-à-dire à l'échelle du bâtiment considéré dans son ensemble et à l'échelle de la pièce à l'intérieur même de l'édifice. Bentley considère la plus petite échelle comme la plus importante pour une majorité d'usagers en raison de l'effet immédiat qu'occasionne la robustesse sur leurs choix d'activités au quotidien. 

 

Dans le cadre du projet de Baietan, la robustesse se retrouve dans la flexibilité de l'aménagement proposé par SOM et la variété d'usages que le nouveau tissu urbain offre aux usagers. De plus, la robustesse se mesure en terme de capacité d'adaptation à un environnement dans le temps. Les intentions de SOM à l'égard des enjeux écologiques et climatiques sont claires : les concepteurs désirent introduire une diversité de milieux facilement adaptables par les usagers en plus d'être dynamiques par rapport au site existant. D'un point de vue écologique, SOM souhaite réintroduire les plantes régionales à l'intérieur du nouvel aménagement paysager dans le but de réhabiliter les milieux humides existants et de favoriser leur croissance. Finalement, l'équipe de concepteurs accorde une attention particulière à la protection de certains secteurs favorables à la migration des animaux.

 

À l'échelle du bâtiment, il est encore impossible de recenser le bon fonctionnement du lieu et l'intégration ou non de la qualité de robustesse à l'intérieur des espaces publics et des bâtiments puisque la construction du projet Baietan n'a pas encore débuté. La firme SOM prévoit-elle des installations permanentes ou temporaires dans les espaces verts et les espaces publics ? Comment aménagera-t-elle les zones riveraines prévues pour accueillir des activités d'ordre culturel et social en ce lieu porteur d'histoire et de mémoire ?